F - Stufe 13 - Arbeit Nr. 8 - GreenButterSolutions

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F - Stufe 13 - Arbeit Nr. 8

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TEXTE


Claire Chartier, Faut-il une loi pour l'euthanasie?
 
Donner la mort à un patient qui souffre et pour qui il n'existe aucun espoir de guérison
est qualifié d'homicide par le Code pénal. Les Français pourront-ils un jour choisir leur
mort? François de Closets, qui publie ces jours-ci La Dernière Liberté (Fayard), un
passionnant plaidoyer pour le «droit de décider», lance le débat dans L'Express
 
05   La France peut-elle encore éluder le débat sur l'euthanasie? Le 25 
octobre dernier, le Sénat belge approuvait une proposition de loi ouvrant la
voie à une dépénalisation du suicide assisté sous certaines conditions:
pathologie incurable, demande «répétée et réfléchie» du malade,
souffrance «physique ou morale insupportable». Les députés se
10   prononceront l'an prochain. Certains pays, tels le Danemark et les
Pays-Bas, ont déjà encadré la pratique de l'euthanasie. En France, le
sujet est longtemps resté tabou. Comme si la mort donnée dans le secret
d'une chambre d'hôpital ou le cabinet d'un médecin de famille n'existait
pas. Comme si les soins palliatifs suffisaient à apaiser toutes les
15   souffrances. Comme si la question d'une mort douce et contrôlée ne
se posait pas, alors que 75% des malades meurent à l'hôpital et que les
progrès de la médecine repoussent sans cesse le dernier souffle de vie.
Au printemps dernier, pourtant, un médecin et non des moindres, le
ministre délégué à la Santé, Bernard Kouchner, a brutalement déclaré à
20   l'hebdomadaire néerlandais Vrij Nederland avoir «plusieurs fois [...]
commis l'euthanasie pour les gens qui avaient trop mal» pendant les
guerres du Liban et du Vietnam. Et Bernard Kouchner de récidiver ce
mois-ci dans l'hebdomadaire La Vie: «Faut-il faire semblant que
[l'euthanasie] ne se pratique pas? J'appelle cela de l'hypocrisie.»
25   François de Closets relance à son tour la polémique dans un livre
percutant, La Dernière Liberté (Fayard), un véritable plaidoyer pour le
droit au suicide assisté (...). «Chaque individu est-il oui ou non maître de
sa vie et de sa mort? [...], tel est le cœur du débat. Pourquoi faut-il qu'il
soit ainsi escamoté? écrit François de Closets. [...] Un personnage non
30   identifié qui bouleverse la planète médicale est venu s'intercaler entre
le patient que l'on soigne et le mourant qui rend l'âme, c'est le malade
qui ne va plus guérir. Sa mort sera plus que jamais volontaire, c'est-à-dire
suspendue à une décision humaine, et moins que jamais choisie,
c'est-à-dire dépendante de celui qui meurt. Que devient alors cette
35   dernière liberté?»

Hypocrisie et dignité
Qualifiée d'homicide dans le Code pénal, l'euthanasie active - par
injection ou médication - est punie de trente ans de prison et de la
réclusion à perpétuité, en cas de préméditation. L'abstention
40   thérapeutique ou «euthanasie passive» - le fait d'interrompre les
soins ou de ne pas réanimer un malade - entraîne une peine de cinq ans
d'emprisonnement pour non-assistance à personne en danger. De l'aveu
même des médecins, pourtant, l'euthanasie est une pratique courante.
En service de réanimation, 1 décès sur 2 est provoqué par un arrêt des
45   soins. L'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD)
évalue à 1 500 le nombre total annuel de décès médicalement provoqués.
Les proches ou les équipes soignantes déposant rarement plainte, les
procès d'assises sont exceptionnels. Aucun médecin n'a d'ailleurs jamais
été condamné à une peine de prison ferme pour avoir écourté l'agonie
50   d'un malade à sa demande.

Aux yeux des partisans du droit à la mort assistée, ADMD en tête,
l'autorisation contrôlée de l'euthanasie - demande expresse et répétée
du patient, mal irréversible et insupportable, consultation de la famille et
de l'équipe soignante - aurait plusieurs avantages. Elle permettrait d'en
55   finir avec «l'hypocrisie collective tout en laissant au malade la
possibilité de préserver sa dignité», relève le Dr Jean Cohen, président
de l'ADMD. Elle offrirait également une sécurité juridique aux médecins.
Enfin, elle ferait la lumière sur une pratique aujourd'hui clandestine et
propice à tous les abus: injections mortelles sauvages, «euthanasies
60   par intérêt», pour libérer un lit ou répondre à la demande de proches
pas toujours bien intentionnés, dérive meurtrière, comme celle de
l'infirmière Christine Malèvre, accusée d'avoir assassiné plusieurs
patients.

À en croire les sondages, les Français plébisciteraient une telle mesure.
65   Dans le dernier sondage effectué par la Sofres pour l'ADMD en avril
dernier, 77% des personnes interrogées se disent «favorables à ce que
l'on modifie le Code pénal pour mettre fin aux risques de poursuites
judiciaires». Mais ces mêmes Français ne sont que 28 000 à adhérer au
sein de l'ADMD. Un chiffre inférieur à celui d'autres pays européens.

70   Peur et principes fondateurs
Les politiciens ont quelques raisons d'être frileux sur le sujet. Car les
problèmes sont nombreux. Comment une loi, de portée générale,
pourrait-elle saisir toute la dimension intime et singulière du lien qui se
noue entre le médecin et son malade? Qui devrait-elle concerner? Le
75   patient agonisant ou le cancéreux qui a encore le temps de se
préparer à mourir? Et que faire de tous ceux - la grande majorité - qui ne
sont plus en mesure de rien décider? Faudrait-il instaurer un «testament
de vie» légal et contraignant pour le médecin, dans lequel chacun pourrait
exprimer ses dernières volontés avant de sombrer dans l'inconscience ou
80   la déraison? Qui déciderait du passage à l'acte? L'équipe soignante
ou la famille? Qui vérifierait que la procédure a bien été respectée?

Pouvoir choisir les circonstances de sa mort flatte nos penchants
démiurgiques. Mais l'idée fait peur, aussi, tant elle engage, comme la
bataille de l'IVG en son temps, nos convictions et notre fidélité aux
85   principes fondateurs. Donner le choix, c'est proclamer l'individu
souverain face à la collectivité. C'est subordonner le respect de la vie à
la liberté individuelle. «Le geste euthanasique ne peut être condamné
en soi lorsque son auteur le pose en toute liberté de conscience, estime
le père Philippe Aviron-Violet, secrétaire du Comité épiscopal pour la
90   santé. Mais légaliser un acte qui nie le caractère sacré de la vie
reviendrait à banaliser un appel de mort.» Dans leur ensemble, les
médecins s'opposent, eux aussi, à la reconnaissance légale d'une
pratique que leur code de déontologie proscrit, mais à laquelle ils
accèdent par humanité.

95   En mars 2000, face à ces multiples interrogations, le Comité
consultatif national d'éthique (CCNE) a préconisé de faire jouer une
«exception d'euthanasie» dans certaines circonstances: en cas de
procès, le dossier serait soumis à un groupe d'experts qui remettraient
leurs conclusions aux jurés. À l'Assemblée nationale, une proposition de
100   loi sur le «droit d'en finir dans la liberté» a été déposée cet automne.
Mais elle a surtout permis à la députée Christine Boutin, alarmée aussi
par le vote des sénateurs belges, d'ajouter un nouveau slogan à sa
campagne présidentielle: «Entre l'euthanasie et le respect de la dignité
des personnes souffrantes, la France doit choisir.» La question peut se
105   poser en d'autres termes. Faut-il, ou non, tenir compte des dernières
volontés d'un patient qui a déclaré refuser l'acharnement thérapeutique?
Le médecin et le législateur doivent-ils se plier à cette exigence nouvelle
des Français de maîtriser jusqu'à leur mort?

de: L'Express du 08/11/2001, http://www.lexpress.presse.fr/Express/Info/Sciences/Dossier/euthanasie/dossier.asp?id=339695/
04/03/2003

1150 mots env.


QUESTIONS et DEVOIRS

1. Faites le plan du texte. Cherchez des titres pour chaque partie que vous avez trouvée.
2. Dites en sept phrases de quoi il s'agit dans cet article de L'EXPRESS.
3. Quel est le rôle des médecins? Quel est le rôle de la politique?
4. Que pense le peuple français? Que pense l'église?
5. En vos propres mots, définissez le terme «euthanasie».
6. «L'homme peut disposer de manière autonome de sa vie et de sa mort. Il faut donc dépénaliser l'euthanasie. Cependant, des règles strictes doivent permettre d'éviter les abus et de couvrir le médecin au point de vue juridique.»
Êtes-vous d'accord de cette proposition du Comité consultatif de bioéthique belge?
7. D'après vous, la société risque-t-elle de se détruire en autorisant l'euthanasie?
8. Décrivez le dessin:

l'euthanasie

de: http://www.fnb.to/FNB/Article/Bastion_62/Euthanasie.JPG

 
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