F - Stufe 13 - Arbeit Nr. 7 - GreenButterSolutions

TEXTE

Le défi nord-coréen

L'IRAK masque une deuxième crise émergente, pas moins dangereuse,
peut-être plus encore: la Corée du Nord. L'interception momentanée par
quatre chasseurs nord-coréens d'un avion-espion américain dans
l'espace aérien international, au-dessus de la mer du Japon, dimanche
05   2 mars, en témoigne: la péninsule coréenne donne l'impression d'être
au bord du dérapage. À tort ou à raison, la Corée du Nord se sent la
prochaine cible de Washington après l'Irak; elle entend démontrer qu'elle
n'est pas intimidée par les États-Unis; elle poursuit ce qui ressemble à la
mise en charge d'une installation nucléaire pouvant être utilisée à des fins
10   militaires.
Les États-Unis ont engagé en Corée du Sud les plus importantes
manœuvres militaires conjointes depuis le milieu des années 1990.
Les dirigeants nord-coréens interprètent comme purement conjoncturelle la
relative modération dont Washington fait preuve à leur égard, notamment
15   avec la reprise de l'aide humanitaire. A Pyongyang, on imagine qu'il
s'agit d'une tactique pour gagner du temps et se concentrer sur l'Irak. La
Corée du Sud essaie bien de calmer le jeu. L'opinion sud-coréenne est
sereine. Les autorités de Séoul appellent au dialogue mais se sentent
isolées et à la merci de décisions unilatérales des États-Unis. Le nouveau
20   président sud-coréen, Roh Moo-hyun, évoque les "horribles
conséquences" qu'entraînerait l'échec d'une solution diplomatique à la
crise nord-coréenne.
Celle-ci a été provoquée par le refus de Pyongyang de se conformer aux
obligations souscrites en 1994 en matière de non-prolifération nucléaire.
25   Washington affirme ne pas vouloir la guerre avec la Corée du Nord et
être favorable à une solution négociée à la crise ouverte par les ambitions
nucléaires de Pyongyang. Mais l'administration Bush a pour le moins peu
démontré cette volonté d'ouverture diplomatique. Rejetant les pourparlers
bilatéraux demandés par la Corée du Nord, elle n'est disposée à
30   d'éventuelles négociations que dans un cadre international, qui pour
l'instant n'existe pas.
George W. Bush n'a pas épuisé les possibilités de dialogue avec
Pyongyang: il ne les a même pas explorées – même si certains, dans son
gouvernement, comme le secrétaire d'État adjoint Richard Armitage, ont
35 assuré qu'il fallait absolument négocier avec la Corée du Nord.
Le dialogue est la seule issue, compte tenu du risque, en cas d'opération
militaire américaine en Corée du Nord, d'une contre-attaque de Pyongyang
sur l'agglomération de Séoul (21 millions d'habitants), située à une
soixantaine de kilomètres des batteries déployées le long de la frontière
40   entre les deux pays. L'option militaire est pratiquement inexistante.
Mais plus les Américains tardent à reprendre le dialogue avec Pyongyang,
et plus le processus de redémarrage de la centrale nucléaire de Yongbyon,
capable de produire du plutonium, devient inéluctable. Or la perspective
d'une Corée du Nord dotée de l'arme atomique est une éventualité
45   inacceptable pour les États-Unis comme pour les autres pays de la
région.

de: LE MONDE, 04.03.03
 
470 mots env.

QUESTIONS et DEVOIRS

1. Faites le plan du texte. Cherchez des titres pour chaque partie que vous avez trouvée.
2. Pourquoi cet éditorial l'a-t-il fait à la une?
3. En vos propres mots, résumez le conflit entre la Corée du Nord et les États-Unis.
4. Pourquoi l'option militaire est-elle pratiquement inexistante pour les Américains?
5. Quels sont les dangers de vivre à l'heure atomique?
6. «Manifester contre la guerre préventive à l'Irak.» Discutez.
7. Qu'est-ce que l'arme du pétrole a de particulier?
8. «Nécessité de la guerre comme exutoire à l'agressiveté.» En êtes-vous d'accord? Justifiez votre opinion.
9. La guerre économique: ni risques ni dangers? Discutez.
10. Décrivez le dessin:

de: Le Monde, 04/03/2003, http://www.lemonde.fr/, Les dessins du jour - Portfolio