Hauptmenü:
la violence scolaire
TEXTE
LA VIOLENCE À L'ÉCOLE
Quelques jours à peine après la rentrée, au lycée Blanqui de Saint-
Ouen, une jeune fille de 15 ans est violée dans les toilettes de son
établissement par trois de ses camarades et un ancien élève.
Vendredi 12 octobre, au lycée Charles-
05 à Saint-
en sautant par la fenêtre de sa salle de classe: vingt-
sont intoxiqués. Après enquête, trois élèves, dont un mineur,
reconnaissent avoir provoqué par le sinistre «pour ne plus
retourner au lycée». Trois jours plus tard, au collège Joliot-
10 d'Argenteuil, des vandales brûlent les dossiers de neuf cents
élèves. La liste est longue, trop longue. Elle concerne autant la
province que la région parisienne.
Peut-
collèges et des lycées des lieux paisibles? Ne faut-
15 s'interroger sur la crise de fond qui secoue tout l'édifice scolaire?
Une crise réelle, latente depuis des années, qui puise d'abord ses
racines dans la faillite de l'école. L'enfer des cités, la culture
violente télé-
société font le reste.
20 Le grand échec de l'école, c'est de ne plus être un sanctuaire.
Non pas celui de l'ordre et de la discipline, mais celui du savoir.
Autrefois, les enfants, au demeurant aussi turbulents que ceux
d'aujourd'hui, acceptaient de se tenir tranquilles et respectaient
leurs maîtres parce que l'école était un lieu égalitaire de
25 promotion sociale. On était récompensé de sa patience et de son
obéissance par un diplôme ou des connaissances qui servaient
d'instrument d'intégration dans le monde adultes.
Aujourd'hui, l'effet conjugué de l'idéologie libertaire et du
phénomène de massification de l'enseignement ont taraudé
30 méthodiquement le précieux édifice. À l'heure où la société
devient de plus en plus laxiste, l'école n'a plus aucun moyen de
résister. Comme l'explique Robert Ballion, directeur de recherche
au CNRS, «l'école et la société sont en rupture complète. La
société est si permissive que l'école passe pour répressive. Le
35 système scolaire est de plus en plus mal accepté qu'il n'est plus
cohérent. L'institution, débordée par le nombre, ne donne pas en
échange de la contrainte qu'elle impose le minimum exigé en
termes de promotion sociale».
Chaque année, environ cent cinquante mille jeunes quittent les
40 bancs des écoles sans aucun diplôme en poche. Pour eux,
l'avenir est synonyme de chômage, débrouille, désœuvrement,
violence.
Ils ne croient pas à l'école comme vecteur sociale.
405 mots
Annotations:
1. être violé,e – être possédé,e sexuellement contre sa volonté
2. être intoxiqué,e – être affecté,e par des substances toxiques
3. reconnaître – admettre, avouer
4. le sinistre – la catastrophe
5. secouer – mouvoir brusquement, remuer avec force
6. l'édifice scolaire (m.) – tout le système éducatif
7. latent,e – existant, mais pas encore visible
8. puiser ses racines – avoir ses liens
9. la faillite – l'échec complet
10. la permissivité – le fait de tolérer beaucoup et de permettre trop facilement
11. le sanctuaire – lieu fermé, sacré
12. au demeurant – d'ailleurs
13. égalitaire – qui garantit l'égalité
14. conjugué,e – en liaison avec
15. libertaire – qui veut la liberté absolue pour chacun
16. tarauder – détruire
17. laxiste – indifférent, permissif
18. CNRS – Centre national de la recherche scientifique
19. cohérent,e – construit de façon logique
20. débordé,e – insuffisant pour le nombre d'élèves , submergé
21. en termes de – sous la forme de
22. le désœuvrement – inoccupation, inaction
23. le vecteur – le moyen
QUESTIONS et DEVOIRS
1. Caractérisez les trois exemples de violence, cités au début de ce texte.
2. Répétez en vos propres mots ce que l'auteur du texte dit des élèves d'autrefois.
3. L'auteur du texte parle de «l'enfer des cités». À quoi peut-
4. Qu'est-