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F - Abitur - Arbeit Nr. 9

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François Maurice Mitterrand
 

François Maurice Mitterrand

 


Thema:     François Mitterrand
Text:        Thierry Bréhier, Le décès de François Mitterrand
aus:          Le Monde à l’Internet, 1995


             Thierry Bréhier, Le décès de François Mitterrand
 
             De l'abolition de la peine de mort à la décentralisation
 
            Seule la Constitution a échappé à la soif réformatrice de l'ancien
            président. Un des premiers actes marquants de François
            Mitterrand, une fois élu président de la République, a été de faire
05         voter l'abolition de la peine de mort. S'il a, tout au long de ses deux
            septennats, influencé l'évolution de la société, il n'a pas compris le
            souci d'indépendance exprimé par les juges.
 
            LA SOCIÉTÉ évolue hors des lois du politique. Mais les gouver-
            nants peuvent, par leurs actes, freiner ou, au contraire, accélérer  
10        ce cheminement naturel. C'est ce choix que fit François Mitterrand.
            Ce fut parfois à contre-courant, comme lorsque, au tout début de
            son premier septennat, il imposa l'abolition de la peine de mort. Ce
            fut, le plus souvent, en douceur, au point qu'aujourd'hui ces acquis
            paraissent si normaux que chacun a oublié qu'ils sont dus à la
15        présence d'un homme de gauche à l'Elysée, et que la droite s'est
            bien gardée d'y toucher.
            Il fallut, pourtant, attendre une telle alternance pour que les
            tribunaux d'exception soient supprimés, puis, au début du second
             septennat, réformés en profondeur un code pénal et un code de
20        procédure pénale qui, pour l'essentiel, dataient de Napoléon. Ce fut
             certes contraint par les «affaires», mais c'est sous sa présidence
            que la France s'est dotée d'une législation sérieuse en matière de
            financement des activités politiques. C'est pour la même raison
            qu'ont été réglementées les écoutes téléphoniques, qui, jusqu'alors,
25        relevaient du seul bon vouloir du pouvoir politique. Mais François
             Mitterrand ne comprit pas la volonté de la justice de ne plus être aux
            ordres; il ne fit même guère d'efforts pour lui donner les moyens
            indispensable pour remplir sa mission.
 
            LES CROISADES DE L'ÉDUCATION
           
30         La vie quotidienne n'échappa pas non plus à son travail réformateur.
            C'est lors de son passage à l'Elysée que l'avortement deviendra un
            véritable droit, grâce à son remboursement par la Sécurité sociale.
            C'est au même moment que la société se préoccupa des comporte-
            ments individuels pouvant mettre en danger la collectivité : le tabac,
35         la conduite en état d'ébriété. C'est sous son autorité que le Parlement
            légiféra sur la bioéthique, afin que les progrès de la science ne se
            fassent pas au détriment du respect dû à l'homme.
             L'école ne pouvait pas être oubliée par un président de gauche. Le
            «grand service public, unifié et laïque de l'éducation», promis par le
40         candidat pour mettre un terme à la situation singulière de l'enseigne-
            ment privé, fut enterré après quatre ans de désillusions et de
            rancoeurs et un million de manifestants dans les rues de Paris en
            juin 1984. Un septennat plus tard, Jack Lang, devenu ministre de
            l'éducation nationale, signera la paix avec l'enseignement catholique.
45         Vint, ensuite, la croisade pour la démocratisation de l'école et les
            80 % de jeunes amenés au niveau du baccalauréat et aux portes de
            l'université. Engagée dès 1985, elle fut confirmée à l'aube d'un
            second septennat placé sous le signe de la «priorité à l'éducation».
            Puis ce fut la troisième croisade: l'adaptation de l'école aux besoins
50         des entreprises. François Mitterrand avait fini par mesurer que le
            «toujours plus» d'éducation ne résoud pas tous les problèmes, en
            particulier celui du chômage des jeunes.
            Sans avoir pu dépasser, sur ce dernier point, le stade de l'incantation.
            Des décisions fermes et définitives furent prises pour l'audiovisuel.
55         Qui se souvient, aujourd'hui, qu'avant mai 1981 seules trois radios
            privées avaient le droit d'émettre en France, que toutes les chaînes
            de télévision appartenaient à l'État, que les gouvernements ne se
            décidaient pas à couper tout lien avec les rédactions du «service
            public». François Mitterrand entama son premier septennat en
60         autorisant les radios libres, qui, il est vrai, n'ont pas répondu aux
            espoirs de radios associatives placés en elles. C'est lui aussi qui a,
             pour la première fois, créé une autorité chargée de faire «tampon»
            entre le pouvoir politique et l'audiovisuel. Cette instance, quel que
            soit son titre, aura bien du mal à bâtir son autorité, mais la voie est
65         tracée et nul n'osera la détourner. Mais c'est aussi François
            Mitterrand qui commença à privatiser la télévision, en délivrant de
            manière dérogatoire trois concessions à Canal Plus, à La Cinq et à
            TV6. La droite n'aura plus qu'à s'engouffrer dans cette brèche en
             privatisant TF 1.
70         La grande oeuvre institutionnelle de François Mitterrand fut
             incontestablement la décentralisation, qui a mis fin à une longue
            tradition qui voulait qu'en France, tout se décide à Paris. Il fallut une
            vraie «révolution» pour que les maires, les présidents de conseils
            généraux et régionaux soient les maîtres chez eux. Ce fut aussi un
75         bouleversement brutal du fondement du droit français que la
            prolifération des autorités administratives indépendantes, chargées
            de gérer, en lieu et place des politiques, des secteurs sensibles.
            Seule la Constitution échappa à la soif réformatrice de François
             Mitterrand, alors même qu'il en avait été un de ses plus percutants
80         pourfendeurs. S'il présida une révision de la Loi fondamentale, ce
            fut simplement pour permettre la ratification du traité de Maastricht,
            et s'il en accepta une autre, voulue par Edouard Balladur, le prétexte
            en fut la mise en application des accords de Schengen, ce qui se
            traduisit par une restriction du droit d'asile.
85         Lui qui avait affirmé que les institutions étaient dangereuses avant
            lui et qu'elles le seraient après lui, ne fit rien pour protéger la
            démocratie de ce danger ...  si danger il y a. Sa pratique
            institutionnelle fut même parfaitement conforme à celle instituée par
            le général de Gaulle.
90         Ce dossier-là, il l'a laissé en l'état à son successeur.
          
copyright 1995 GCTech, Le Monde à l’Internet

940 mots env.


ÉTUDE du TEXTE
 
1. Écrivez en cinq phrases de quoi il s'agit dans l'article de Thierry Bréhier.
 
2. Pour combien de temps Mitterrand a-t-il été président de la République?
 
3. Quel(s) fait(s) démontre(nt) qu'il était un politicien de philosophie gauche?
 
4. Qu'est-ce que le président a fait pour l'éducation?
 
5. Que dit  Thierry Bréhier des politiciens de droit pendant le mandat de François Mitterand?
 
6. Faites le plan du texte. Donnez un titre à chaque partie que vous avez trouvée.
 
7. Quel rôle le citoyen peut-il jouer dans l'élaboration de nouvelles règles sociales?
 
8. Vous êtes jeune, enthousiaste et optimiste. Engageriez-vous dans un parti politique ou plutôt dans une organisation écologique?
 
9. L'espoir, c'est la lutte. Discutez.

 
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