F - Stufe 13 - Arbeit Nr. 4 - GreenButterSolutions

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F - Stufe 13 - Arbeit Nr. 4

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Léopold Sédar Senghor
 

Léopold Sédar Senghor

 


TEXTE


Léopold Sédar SENGHOR,  NUIT DE SINE
 
           Femme, pose sur mon front tes mains balsamiques,
           tes mains douces plus que fourrure.
           Là-haut les palmes balancées qui bruissent dans la
           haute brise nocturne
05        À peine. Pas même la chanson de nourrice.
           Qu'il nous berce, le silence rythmé.
           Écoutons son chant, écoutons battre notre sang sombre,
           écoutons
           Battre le pouls profond de l'Afrique dans la brume des
10        villages perdus.
 
           Voici que décline la lune lasse vers son lit de mer étale
           Voici que s'assoupissent les éclats de rire, que
           les conteurs eux-mêmes
           Dodelinent de la tête comme l'enfant sur le dos de sa
15        mère
 
           Voici que les pieds des danseurs s'alourdissent, que
           s'alourdit la langue des chœurs alternés.
           C'est l'heure des étoiles et de la Nuit qui songe
           S'accoude à cette colline de nuages, drapée dans son
20        long pagne de lait.
           Les toits des cases luisent tendrement. Que disent-ils,
           si confidentiels, aux étoiles?
           Dedans, le foyer s'éteint dans l'intimité d'odeurs âcres
           et douces.
 
25        Femme, allume la lampe au beurre clair, que causent
           autors les ancêtres comme les parents, les enfants
           au lit.
           Écoutons la voix des Anciens d'Elissa. Comme nous
           exilés
30        Ils n'ont pas voulu mourir, que se perdît par les sables
           leur torrent séminal.
           Que j'écoute, dans la case enfumée que visite un reflet
           d'âmes propices
           Ma tête sur ton sein chaud comme un dang au sortir
35        du feu et fumant
           Que je respire l'odeur de nos Morts, que je recueille et
           redise leur voix vivante, que j'apprenne à
           Vivre avant de descendre, au delà du plongeur, dans
           les hautes profondeurs du sommeil.
 
de: Léopold Sédar SENGHOR, «Chants d'ombre» (1945)
 
(260 mots env.)


QUESTIONS et DEVOIRS

1. Relevez tous les termes de ce poème qui ont égard à la présentation d'un paysage d'une part, à la nuit tombante d'autre part.
2. Y a-t-il des expressions du poème qui montrent au lecteur qu'il s'agit d'un poème africain?
3. Relevez les détails qui présentent la vie autour et dans les cases. Quelles valeurs Senghor attribue-t-il à cette vie?
4. Comment le poète décrit-il la nature et les objets qui l'entourent?
5. Quel rôle jouent les Ancêtres et les Morts dans la vie des Africains? Quelle est la mission du poète en ce qui concerne les liens entre les morts et les vivants?
6. Ce poème décrit-il un pay­sage seulement imaginé, un paysage intérieur créé par la puissance créatrice du poète qui se trouve très loin de sa patrie? Trouvez des éléments du poème qui soutiennent cette thèse.
7. Le terme de «négritude» semblerait, selon des différents critiques et selon Senghor même, émaner d'Aimé Césaire dans une revue des étudiants martiniquais des années 1935. Donnez une définition de ce terme.
8. Le débat est entre l’idéologie de la «négritude» et les idéologies qui, en Europe, en Asie et en Amérique, sont au service des impérialismes en lutte pour la domination du monde. Discutez.

 
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