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les Champs Élysées
 

les Champs Élysées

 


Thema:    Paris
Text:       C. Vallière, Les Champs-Elysées, c'est l'enfer,
aus:         L'Express, 9 septembre 1988


Les Champs-Elysées, c'est l'enfer
 
L’après-midi a été doux. De ces après-midi du mois de septembre que les
Parisiens aiment tant. Nostalgie des vacances. Derniers rayons d'un soleil
fragile. Il est un peu plus de 18 heures. Ce sont les encombrements. On
traverse en slalom le grand fleuve qui charrie du métal. Klaxons. Insultes.
05 avance, la vieille. Paysan. Pauvre type ... Sur le trottoir de droite, on
descend. Plus vite. Il y a moins de monde. À gauche, on n'avance pas.
Quatre rockys remontent la contre-allée en se faisant passer, à coups de
pied, une boîte de Coca-Cola. Plus loin, de jeunes touristes allemands en
shorts multicolores s'arrêtent au passage d'une fille superbe. Tailleur
10 Chanel ... De l'autre côté de l'avenue, en position fœtale, un homme
d'une trentaine d'années ne voit pas la belle Parisienne. Il attend, la tête
enfoncée dans ses bras. Il semble même ne pas entendre le son des
quelques pièces jetées près de lui. Le temps passe. Mou et violent. Papier
gras, bruits de moteur et musiques qui se mêlent dans une cacophonie
15 que personne ne semble entendre ...
 
C'est à Paris. Sur les Champs-Elysées. Une jeune femme qui travaille depuis
douze ans dans la même entreprise se lamente: «Quel déclin! C'est effrayant.
Qu'il s'agisse des gens qui fréquentent l'avenue ou des boutiques qui s'y
trouvent. La dégradation a vraiment commencé il y a six ou sept ans,
20 à l'ouverture du premier fast food et avec l'apparition  anarchique des
galeries, dont les boutiques n'ont rien de prestigieux.» Plus de 120.000
personnes arpentent le trottoir chaque jour. «C'est une vaste foire. Il n'y a
désormais plus que l'argent qui compte, et les tarifs des consommations aux
terrasses sont invraisemblables. Tout le monde vole tout le monde.
25 Et moi, je tiens bien mon sac ...» Vols à la tire, à l'arraché, escroquerie à la
Carte bleue et rares vols à main armée. On est là, sur le nouveau Boulevard
du crime ... Pourtant, au commissariat central du VIIIe arrondissement, on
assure que «la délinquance reste relativement stationnaire.»
 
Le commissaire Jean-Louis Camus regrette que les Champs-Elysées ne
30 soient plus un lieu de flânerie. «On ne voit plus de belles élégantes, dit-il.
C'est le règne du cornet de frites. La facilité d'accès parle R.E.R. est en
grande partie responsable: se déverse, ici, une certaine clientèle de banlieue
qui chasse les promeneurs traditionnels. La foule attire la foule.»
Vendeurs à la sauvette, mendiants, saltimbanques, mangeurs de cigarettes,
35 avaleurs de lames, portraitistes de fortune, marchands de ballons, l'été, et
de marrons, l'hiver ... Quand la nuit tombe, il n'y a plus que des terrasses
jonchées de détritus, des camelots venus de partout, et des attroupements
de badauds ahuris auxquels se mêlent des bandes prêtes au «coup de
poing». Pendant que, du côté du Lido, des processions de Japonais
40 regagnent leurs cars ...
«Il n'y a pas de déclin, s'amuse Roland Pozzo du Borgo, président du Comité
des Champs-Elysées et directeur de la chaîne Bistro Romain. Ou plutôt, cette
décadence dure depuis ... leur création. À la construction de l’Arc de
Triomphe on a dit: Les Champs sont foutus!» En fait, l'heureux homme est
45 plutôt content. Ses affaires marchent. Justement. La décadence aussi, ça
rapporte ... Bruno Giry, président du directoire Guerlain, est tout aussi
rassurant, dans sa superbe boutique, au No 68. «Il ne faut pas dramatiser.
Bien sûr, il y a eu dégradation, et il serait temps de mettre fin aux
implantations de certains commerces. Mais, grâce à Dieu, le parfum est
50 descendu dans la rue, et la clientèle s'est élargie.» D'autres, pourtant,
trouvent que ça sent mauvais.
«Nous vivons sur une poudrière!» s'exclame le gérant d’une boutique de luxe
au fond d'un passage, en posant devant lui quelque chose qui ressemble à
un revolver.
55 Au début des années 80, à l'époque où l'on commençait sérieusement à
s'inquiéter dans le quartier, on parlait de la peur des femmes seules, de
braquages dans les galeries. Depuis, il semble que la police ait sensiblement
«nettoyé»le quartier. Si les frites et les fripes sont de plus en plus nombreuses
sur l'avenue vitrine du pays de l'élégance, et si la foule est de plus en plus
60 compacte et disparate, il apparaît que la violence y est moins tangible. En
réalité, et d'une manière peut-être plus irrémédiable, c'est la médiocrité qui
triomphe au pied de l’Arc. Et cet «enlaidissement» de l'avenue prestigieuse
est certainement plus le fait du commerce qui s'y installe et du goût de
l'argent vite gagné que celui des adolescents «venus d'ailleurs». ... Et les uns
65 profitent bien des autres.
 

Annotations:

1. Chanel: ici: maison de haute couture (l. 9)
2. Carte bleue: carte de crédit
3. R.E.R.: Réseau Express Régional; métro rapide qui relie la banlieue au centre de Paris
4. Guerlain marque de parfum
5. braquage: attaque à main armée
6. fripes: ici: habits de qualité médiocre, qui ne coûtent pas cher

760 mots env.


COMPRÉHENSION du TEXTE

1. Résumez en cinq à six phrases environ comment se manifeste «le déclin» (l. 17) des Champs-Elysées. Référez-vous aux paragraphes 2 et 3.

2. Expliquez ce que l'auteur veut dire par les images suivantes:

2.1. «On traverse en slalom le grand fleuve qui charrie du métal» (ll. 3 + 4).

2.2. «... l'avenue vitrine du pays de l'élégance...» (ll. 59)

3. Quelles sont les raisons de ceux qui refusent de dramatiser la situation des Champs-Elysées?

COMMENTAIRE de TEXTE

4. De quelle manière l'auteur introduit-il son sujet au premier paragraphe? Tenez compte des moyens stylistiques dont il se sert.

5. « ... le parfum est descendu dans la rue.» (ll. 49 + 50) À quel phénomène de notre société Bruno Giry fait-il allusion à votre avis?

COMMENTAIRE PERSONNEL

6. Exposez, en dix phrases environ, votre avis sur les sujets suivants:

6.1. Pourquoi les boulevards des grandes villes attirent-ils les jeunes?

6.2. Le tourisme dans les grandes villes est un phénomène actuel. Comment l'expliquez-vous?

6.3. À quelle(s) condition(s) seriez-vous prêt(e) à vivre à Paris?

 
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